lundi 3 juin 2013

Afro facho, les africains de la Marine

Portrait de Stéphane Durbec, ex-Conseiller régional FN - France Ô 2012

Bêtes curieuses que ces rares africains à exprimer, voir revendiquer, leur sympathie ou même leur appartenance à l’extrême-droite française.
Quelques-uns ont fait leur coming-out au cours de la campagne de Marine Le Pen aux élections présidentielles en 2012. 

En creusant et à y regarder de plus près, on se rend rapidement compte qu’au cas par cas, ces noirs patriotes sont le plus souvent animés par des intérêts (plus ou moins compris) bien éloignés des convictions politiques chères aux frontistes.

Le 2 février 2012, drôle de spectacle. La presse s’est déplacée en nombre pour assister à la présentation par le Front national de 7 des 800 membres du comité de soutien à leur candidate. Parmi les 7 heureux élus, deux dénotes particulièrement.
Tout sourire devant les caméras friandes de ce genre d’excentricité, Charles Dagnet, un guadeloupéen, éphémère co-président pendant 8 mois en 2007 du Collectifdom dont il a été radié pour fautes graves et l’ivoirienne, Rosine Nahounou, française d’origine ivoirienne, grande admiratrice de Laurent Gbagbo (Gauche), trouvant de nombreux points communs entre ce dernier et la patronne du FN « indépendance nationale, souveraineté monétaire, contrôle de l’immigration… ».
Parmi les 800 membres du comité de soutien, outre Rosine Nahounou, on compte un deuxième africain, tout aussi atypique que la première. D’origine congolaise, Yves Makabi Mungwama est un ex-candidat aux élections législatives à Kinshasa sous les couleurs du Mouvement du peuple congolais pour la République, une petite formation favorable à l’opposant Étienne Tshisekedi (Gauche).
Explication ? Selon, Fernand Ngalamulume, le coordonnateur de ce parti en Europe « Nous ne soutenons pas officiellement la candidate du Front national, mais c’est vrai que plusieurs de nos adhérents estiment qu’elle est la seule à pouvoir faire bouger les choses. » … CQFD.

Certes, il y a déjà eu quelques noirs avant eux au Front national, même des élus ! Les plus médiatiques, le Conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, Stéphane Durbec, qui a d’ailleurs quitté le parti en 2011 pour rejoindre l’UMP en 2012 ne souhaitant « plus être un faire-valoir du FN » et dénonçant l’orientation « islamophobe » de Marine Le Pen, Huguette Fatna, martiniquaise élue Conseillère régionale en Ile-de-France puis en Alsace ou Paul Tilin, d’origine réunionnaise, ex-Conseiller municipal FN de Mantes-la-Jolie.

Première constatation, il s’agit toujours d’antillais. Les cadres et élus d’origine africaine ne sont pas légion. Cas à part, Farid Smahi, ex-Conseiller régional de 1998 à 2004, ex-Secrétaire départemental du FN dans l’Essonne entre 2005 et 2011, ex-membre du Bureau politique du parti, d’origine algérienne, son idylle avec le FN commence lors d’une rencontre avec Jean-Marie Le Pen en 1998 alors qu’il militant contre la binationalité. Son aventure est stoppée nette en 2011, lorsqu’il est éjecté du parti sans ménagement. Cet épisode sera suivi de multiples articles de presse, à travers lesquels Farid Smahi se rependant contre un parti, lui reprochant de l’avoir « traité comme l'Arabe de service. »

On pourrait définir les membres de la diaspora noire africaine sympathisants du FN, inexistants jusqu’à il y a peu, s’il n’y avait l’humoriste et militant politique Dieudonné M'bala M'bala, connu pour ses prises de position provocatrice et son humour politiquement incorrect.

D’abord classé à gauche dans les années 1990, engagé contre le Front national qu’il considèrait comme un « cancer », partisan de la régularisation des sans-papiers, du droit de vote des immigrés et du droit au logement, les liens de l’artiste avec le FN depuis le début des années 2000 ont défrayé la chronique à plusieurs reprises. Ce fût le cas notamment lorsque Dieudonné s’est rendu en novembre 2006 à la fête du parti au Bourget, ainsi qu’en faisant de Jean-Marie Le Pen le parrain de l’un de ses enfants, puis en s’affichant en compagnie de Jannie Le Pen toujours en 2006 lors du déplacement de cette dernière au Cameroun, ou encore en apportant son soutien aux élections législatives de 2012 à Patrick Bourson (0,95%), ami de Jean-Marie Le Pen et candidat FN dans la Marne.

Simples cas isolés ou prémices d’une multiplication d’adhérents issus de la diversité, peut-on tirer comme conclusion que la stratégie de dédiabolisation de l’extrême-droite en France, à l’insu de celle des ses homologues européens, en devenant plus fréquentables et en évitant les sujets clivants, qui ont fait de Jean-Marie Le Pen un infréquentable, permettra aux Rosine Nahounou de se multiplier ? Probable qu’elle ne sera pas la seule africaine présentée aux caméras par le Front national … à des scrutins cela risque de rester à dose homéopathiques.

Pour conclure, il ne faut pas ignorer non plus que cette situation « d’ouverture » du Front national, n’est évidement pas au goût des puristes, comme en témoigne le clivage qui s’est affiché sur la voie publique en 2011 avec le duel entre Marine Le Pen et Bruno Gollnisch, pour la présidence du parti (32,35 % pour Gollnisch), puis la création d’un nouveau parti dissident, le Parti de la France (PDF) qui s’est déjà associé à certaines élections avec le MNR. Un exemple de réaction que suscite cette stratégie pourrait être résumé par cet extrait d’un article du site internet d’extrême-droite www.la-flamme.fr au sujet de la conférence de presse du FN
« un Africain des DOMTOM, un Juif, un franc-maçon, un maghrébin et… un gars qui s’est endormi, mais personne ne sait qui il représente – peut-être les Blancs qui dorment pendant que leur parti passe à l’ennemi ? »


La jeune métisse sur l'affiche du FN en 2007 avait fait le buzz et créée la polémique au sein du parti

Stéphane Durbec, Conseiller régional ex-FN passé en 2012 à l'UMP

Au sein de la traditionnelle manifestation du 1er mai

Visite de Dieudonné au QG de campagne de Jean-Marie Le Pen, le 22 avril 2007, jour du premier tour de la présidentielle. Getty Images/AFP

Affiche de campagne de Farid Smahi, candidat FN aux législatives de 2007. Débarqué du parti en 2011

Lutte contre l'Islam, Algérie ... image d’Épinal du FN. Jean-Marie Le Pen à Nice le 21 février (Eric Gaillard / Reuters)

Sympathisante FN, Majda, 39 ans, née au Maroc nourrit une haine profonde pour les arabes « assistés ». Du jour où elle a eu ses papiers, elle est devenue française « à 100% ». Elle est aujourd’hui interprète français-arabe pour la police de l’air et des frontières. (lors d'un dialogue avec Martin Hirsch organisé par Rue89). Selon elle, "Il faut que ces étrangers se cassent ! Les étrangers, ils ont tout, et nous on n’a rien. (…) Il faut faire le ménage, la France est une vraie poubelle".

2 commentaires:

  1. Merci pour cet article ! J'avais déjà été choqué par les propos de la dame d'origine marocaine dans rue89 quand elle parle des étrangers de cette manière, alors qu'elle même vient d'une famille d'étranger. Comment peut-on rejeter l'autre comme ça ? Je ne comprends pas décidément. Ce que j'aime en France, c'est le multiculturalisme, la diversité, c'est une richesse. Après, il y a peut-être des faits personnelles dans la vie intime de cette dame qui explique son rejet des étrangers dont elle est pourtant originaire. Parfois, on sait qu'il suffit de problèmes familiaux pour influer sur la vision "politique" d'une personne ... après, c'est propos n'en resteraient pas moins choquants et haineux.

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  2. Cette femme Madja ne pense qu'à elle. Profonde égoïste maintenant qu'elle a "ses papiers" et se prend pour 1 française à 100 % elle est enfin sortie de la misère et la panse enfin bien remplie, elle peut manger à sa faim. Les autres peuvent crever... Elle oublie que pour les vrais français et la France profonde elle sera toujours 1 étrangère qu'ils n'hésiteront pas à éjecter ou stigmatiserle moment venu sans état d'âme. WAIT AND SEE. 😂😂😂😂 PAS ASSEZ BLANCHE !

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