vendredi 24 avril 2015

Méditerranée, cimetière de migrants ou le naufrage européen.


Notre voisin frappe à la porte, il a besoin d’aide, il n’a pas d’emploi, il a faim et, démuni, sans autres solutions, il se tourne vers nous. Nous sommes son dernier recours, son dernier espoir mais nous n’ouvrons pas, à travers la porte nous lui crions de partir et le menaçons de lui faire quitter le palier par la force. Aux portes de l’Europe, ils sont des milliers chaque année à payer de leur vie leurs tentatives désespérées de s’extirper de leur condition pour l’espoir d’une vie meilleure eu Europe.
Ces derniers mois, combien encore de boat-people, de femmes, d’enfants parmi eux, ont été retrouvés sans vies sur les plages italiennes ? Ces drames à répétition ne sont pas une fatalité, mais à qui la faute ?

Les passeurs sont les premiers montrés du doigt, désignés comme les responsables, des coupables qui chargent sur des épaves flottantes des centaines de malheureux, en contrepartie de milliers de dollars « par tête. »
Pourtant, on le sait bien, les passeurs ne sont pas l’origine du problème, les pourchasser et les punir ne règlera pas les choses. La solution ne se trouvera jamais au large de nos côtes ou au pied des barbelés de nos frontières.

Tant que la misère et la guerre existeront aux portes de l’Europe, il y aura toujours des victimes qui risqueront leur vie pour y échapper. Alors, se lamenter et regretter chaque corps retrouvé sur nos plages, ne changera rien tant qu’il n’y aura pas d’actes forts en faveur des pays et régions d’origine des migrants. On le sait, la plupart des pays les plus pauvres, pourvoyeurs de migrants, sont démunis, sans moyens efficaces, sans aides concrètes pour assurer à leurs populations un cadre de vie leur garantissant sécurité et accès aux biens essentiels.

Avant même de se poser la question de la lutte contre les passeurs, c’est celle des raisons du départ des migrants qui mérite qu’on y apporte des réponses. Aux racines du mal, l’accès aux biens essentiels, la santé, l’eau, l’électricité, la santé, l’emploi … Les tentations de guerres de civilisation et de radicalisations religieuses, sont de la même manière des maux qui ont toujours ces mêmes origines. Ce n’est pas une question de charité, il ne s’agit pas de faire « l’aumône aux pays pauvres » mais de travailler conjointement entre Etats pour apporter des solutions efficaces face à une situation humaine dramatique.

 La situation en Lybie notamment est loin d’être étrangère à l’accroissement de l’afflux de migrants. C’est là que l’Europe et la communauté internationale doivent agir. L’hypocrisie doit cesser, depuis le renversement de Mouammar Kadhafi, la Lybie n’est plus qu’un Etat fantoche et impuissant par où transite des migrants Nigérians, Erythréens, Syriens … et où les armes et bandes armées circulent librement en toute impunité.

C’est là qu’il faut agir en aidant à la reconstruction d’un État, un État qui dispose pourtant de richesses, ne serait-ce que d’une importante rente pétrolière. Combien de drames faudra-t-il encore avant que la communauté internationale ne se décide à agir à la racine du problème ?

1 commentaire:

  1. Le 12 juin 2018 l’Aquarius est en péril, les conditions météorologiques s’annoncent mauvaises:les Espagnols comme les Italiens ont fini par faire ce qu'ils avaient à faire, en tant qu'Hommes.L'Humanité se doit de les remercier.Le gouvernement français n'a RIEN fait, strictement RIEN.Il n’a pas même levé le petit doigt.Enfin, si, par la voix de son 1er représentant la France a fait la leçon, vertement qui plus est.C'est une honte.

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