jeudi 19 décembre 2019

In the mood of campaign

Illustration Joey Guidonne

Je souhaite à chacune et chacun de vivre, ne serait-ce qu’une fois, une campagne électorale. Il ne s’agit pas de la suivre ou d’y assister mais réellement de s’impliquer, accepter les rencontres, les échanges, les débats, participer à des ateliers avec des personnes qui ne se connaissaient pas une heure avant, se rendre à des meetings et des réunions publiques, distribuer des tracts et aborder les gens dans la rue pour échanger. Mais attention, faire campagne c'est aussi s'exposer aux aspects les moins attrayants et exaltants de la vie politique.

Les campagnes électorales peuvent être passionnantes, enthousiasmantes, enrichissantes. C’est un moment intense où l’on s’engage dans une démarche collective pour ses valeurs et où l’on défend ses idées. C’est à la fois noble et courageux.
Ça l’est parce qu’une campagne électorale ce sont aussi parfois des moments brutaux, parfois affligeants. C’est d’autant plus le cas avec les réseaux sociaux qui permettent à quelques adeptes de consacrer leurs journées aux polémiques stériles et saillies dignes des philosophes grecs, l'occasion surtout de déverser en public leurs humeurs et souvent de se défouler en critiquant tout le monde du matin au soir. Lorsque vous vous engagez concrètement, vous devenez de facto les cibles de choix de ces gens là.

Il y a d'ailleurs en période électorale une règle de base. Quand bien même vous seriez un adepte de Gandhi, pacifiste dans l’âme, plein de bonnes intentions louables, rien n’empêchera, surtout si l’on parle de vous et que vos idées trouvent un écho, que vous soyez attaqué, dénigré, que l’on cherche à vous nuire en essayant de vous salir, en colportant des mensonges à votre égard et en faisant preuve de la pire malhonnêteté.

Je me suis déjà à maintes reprises frotté aux campagnes électorales. J’aime ces moments à part et je considère qu’il y a toujours des leçons à en tirer, des amis à se faire, des expériences à vivre.

Personnellement, à l’approche des prochaines élections municipales, j’ai déjà eu mon lot de compliments anonymes ou non, j’ai déjà pu lire que j’étais raciste, ou encore un voleur et que dire encore des insultes et menaces. Que certains puissent écrire des idioties pareilles, m’indiffère au plus haut point. D’ailleurs, je n’ai jamais voulu perdre mon temps à y répondre. Passons d’ailleurs, que lorsqu’il ne s’agit pas de propos anonymes, je connais souvent assez bien leurs auteurs et j’aurais tellement de choses à dire à leur propos … Les donneurs de leçons et autres moralisateurs, c’est bien connu, sont souvent les moins regardant quant à leur propre morale et leurs propres actes.

Seulement voilà, j’ai la chance et le plaisir de militer auprès de nombreuses personnes qui vivent leur toute première campagne électorale et qui découvrent tout cela. Chaque lundi, en réunion hebdomadaire, on compte de nouveaux visages. Ils n’ont souvent jamais été encartés dans aucun parti, ni jamais engagés politiquement, des citoyens qui pour une raison ou une autre, une rencontre, une discussion, la curiosité, une envie, ont décidé de sauter le pas et ne plus être les spectateurs d’un scrutin électoral.

J’ai toujours voulu croire qu’il était possible de faire une campagne sans attaquer les autres, sans chercher à salir ses adversaires politiques. Ce n’est clairement pas ce qui m’intéresse dans l’engagement politique et ce genre de procédé n’est à mes yeux qu’un spectacle pathétique, en aucun cas un argument de campagne, mais simplement une méthode utilisée par celles et ceux qui n’ont rien de mieux pour séduire que de dénigrer les autres.

Quelques semaines nous séparent encore du jour J, le dimanche 15 mars où tout peut changer, où les urnes rendent leur verdict et annoncent pour les uns la joie de la victoire et pour les autres la gueule de bois de la défaite.
D’ici là, il y a fort à croire aux vues des derniers jours, que celles et ceux qui décident de s’engager dans cette période électorale, devront faire face aux attaques violentes et bêtes. Il est possible qu’ils soient parfois ébranlés, qu’ils y perdent des amis, qu’ils soient menacés et qu’ils en viennent à se poser la question de savoir si s’engager était une bonne idée tout compte fait.
Vivre une campagne c’est aussi s’endurcir et apprendre à faire comme l’enseigne l’Aïkido, utiliser l’agressivité et la volonté de nuire de l’adversaire pour l’emporter. Il y a aussi quelque chose de réjouissant et d’enthousiasmant à découvrir qu’en déchainant la haine et la méchanceté, on arrive progressivement à ne plus en être affecté mais au contraire à renforcer sa détermination et sa volonté.

Rejoindre l’équipe de Génération Creil, c’est une superbe expérience humaine, au sein d’un groupe soudé, dynamique et attachant, composé de personnes très diverses, que des nouveaux visages rejoignent chaque semaine, animés tout simplement par une envie de s’impliquer pour Creil et améliorer ce qui ne va pas dans cette ville à laquelle nous tenons tous.

C’est le moment de sauter dans le grand bain de la vie politique, de vivre une campagne avec ses joies et ses peines, l’expérience est toujours humainement enrichissante et permet d’apprendre sur soi, d’apprendre sur les autres et d’en sortir grandi.

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