mercredi 9 janvier 2013

Apocalypse town : Villes fantômes, musées, déshumanisées

Hashima (Japon) ville fantôme insulaire, orpheline de son dernier habitant depuis 1974

Ne cherchez pas les villes de Seseña (Espagne), Kangbashi (Chine), Pripiat (Ukraine), Kolmanskop (Namibie) ou Stockton (Etats-Unis) sur une carte. Vous ne les trouverez pas pour une simple et bonne raison, elles ne sont pas habitées.

Qu'elles se soient vidées ou aient été vidées suite à l'effondrement du marché immobilier, l'épuisement de ressources qui les faisaient vivre, à une catastrophe, à la disparition des ressources naturelles telle que l'eau potable, ou le retrait brutal d'une voie de communication ou qu'elles n'aient jamais été habitées du fait de prix prohibitifs de l'immobilier, ce sont aujourd’hui des villes mirages inocupées, parfois inachevées.

Certes, elles peuvent être, comme celles que l'on trouve aux États-Unis, d'ex petites villes champignons devenues villes fantômes immortalisées par les westerns.
Néanmoins, il ne s'agit pas toujours de villages, au contraire les villes fantômes sont souvent le fait de la folie des grandeurs d'un promoteur ou d'un politique, véritables villes de la démesure.

Ainsi, en Europe, à une quarantaine de kilomètres au sud de Madrid, se dresse "Seseña la nouvelle", un vaste ensemble de 13500 logements vides.
Idem pour Kilamba, ville offerte par les chinois à l'Angola, en contre-partie de son pétrole. À 30 kilomètres de Luanda, elle est sortie de terre pour accueillir un demi-million d'habitants, sur 5 000 hectares. Seulement, sur les 2 800 lots mis en vente en 2011, seuls 220 ont trouvé preneurs.
Les exemples sont nombreux.
Toutes n'ont pas la même origine. D'ailleurs, celles-ci sont très diverses.
En Chine, l'émergence d'une classe moyenne désireuse d'avoir accès à un mode de vie à l'occidental, a entrainé la multiplication de villes fantômes pharaoniques ces dernières années (Dantu, Kangbashi, Daya Bay ...). Des villes qui ne trouvent finalement pas toujours preneurs, ne serait-ce que parce qu'inaccessibles pour une grande majorité des chinois.
Enfin, Pripiat en Ukraine, peuplée par près de 50 000 habitants jusqu'au 26 avril 1986, jour où l'explosion de la centrale de Tchernobyl transforma Pripiat en ville déserte, en ville musée.

Comble du paradoxe, les villes fantômes deviennent parfois villes touristiques comme c'est le cas aux États-Unis où une Agence de tourisme spécialisée dans la visite de villes abandonnées a même été créée.

Ordos (Chine)
Ordos (Chine)
Pripiat (Ukraine)
Kilamba (Angola)


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