Le nom de Liu Bolin ne vous dit
rien ? Ce n’est pas surprenant, cet artiste chinois de 40 ans est un
garçon très discret.
Surnommé « l’homme
caméléon » ou « l’homme invisible », Liu Bolin se fond
dans le paysage, se servant de ses photos comme d’un symbole de l’impuissance
et de l’éphémérité de l’Homme.
Devenu « l’homme
invisible » d’un pays-continent qui ne l’est pas, à l’aide d’une bonne
couche de peinture, il se dissimule et disparaît dans des paysages éclectiques,
forêts, supermarchés, lieux touristiques … L’homme se fond dans le décor et
devient une surimpression avalé par la société et son environnement.
Exposé dans les musées les plus
prestigieux à travers le monde, les clichés de Liu Bolin intitulés « Hiding
in the city » (se cacher dans la ville), ont une origine toute symbolique.
En 2005, exproprié de son atelier le jour où l’Etat rase le quartier d'artistes
dans lequel il habitait en 2005, il décide de réaliser une mise en scène de cet
évènement en se couvrant de peinture, afin de se dissimuler dans le paysage de
désolation, devant les ruines de son atelier.
Commence alors une série de scènes tantôt amusantes tantôt
troublantes, où l’artiste se dissimule dans des lieux communs, librairies,
bureaux … Reflet de la Chine
moderne en pleine ébullition et parcourue de tensions et de paradoxes, Liu Bolin
appartient à une génération d’artistes chinois qui s’est révélée durant les
années 1990, lorsque la Chine
émergeait de la Révolution
culturelle pour se précipiter dans l’ère du consumérisme.
C’est donc paradoxalement en dénonçant l’impuissance de l’Homme dans la
société moderne, que Liu Bolin a du s’effacer pour devenir visible du monde.
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