samedi 31 mai 2014

Bourde là ! Gabegies, gaffes et gâchis : ces coûteux éléphants blancs inachevés

Wonderland devait être le plus grand parc d'attractions d'Asie, mais la construction a été stoppée en 1998 suite à des problèmes financiers et le parc a été rasé en 2013 © Catherine Hyland

On dirait une de ces histoires belges que se racontent les enfants, une affaire assez grosse et assez ridicule pour faire de l'entreprise qui s'en trouve à l'origine, la risée sur les réseaux sociaux. Rapidement surnommée "l'affaire des trains trop larges", ce "fait divers" qui a secoué la SNCF est un cas d'école d'une petite bourde devenu un énorme gâchis financier.


Largement relayé par les médias, polémistes, éditorialistes et autres analystes, celle-ci n'a pas manqué d'apparaitre et de symboliser « l’argent public gaspillé » et même, le raccourci est vite fait, la gabegie de l'Etat  alors que les français endurent la crise et se serrent la ceinture. En période électorale, l'argument est d'autant plus efficace.
Pourtant, sans relativiser l'importance de cette gaffe, combien d'autres histoires de centrales nucléaires, parcs d'attractions, routes, ponts et autres éléphants blancs jamais terminés, autant de scandales qui finissent comme des témoignages anecdotiques de notre faillibilité.

En deux mots, l’affaire révélée par le Canard enchainé, dans son édition du 21 mai 2014, repose sur l’achat par la SNCF de 341 TER trop larges pour entrer dans certaines gares. En effet, les nouvelles rames qui vont être mises en service progressivement jusqu’à fin 2016, sont plus larges que celles de la génération précédente et vont donc nécessiter de raboter certains quais. Il serait question d’élargir 1300 quais sur les 8 700 quais du réseau ferré français, pour un coût estimé à 50 millions d’euros (au bas mot).

Bien sûr, ce type d’affaire n’est pas la première et ne sera surement pas la dernière, mais elle suscite immanquablement un scandale dans la mesure où il s’agit d’une entreprise publique et que l’on fait donc rapidement le lien avec l'argent public et les impôts lorsqu’il s’agit d’évoquer combien cette erreur humaine va couter aux contribuables que nous sommes.

Il faut croire qu'en France « on n’a pas de pétrole mais on a des idées » mais qu'elles ne sont pas toujours bonnes. Néanmoins, au concours des pires gaffes devenues naufrages financiers, voici quelques exemples de projets inachevés et autres gaspillages coûteux hors de France, qui ne permettrons pas forcement de relativiser le ridicule de nos trains trop larges mais qui auront au moins le mérite de montrer que la bêtise est universelle et qu'au jeu des erreurs couteuses nous sommes même de petits joueurs.

Aux Etats-Unis, dans l'Alabama, la centrale nucléaire de Bellefonte abandonnée depuis 23 ans suite à une accumulation de problèmes dans les travaux a coûté 6 milliards de dollars.

En Ukraine, la centrale nucléaire de Chtcholkine inachevée. La construction ayant été interrompue après la catastrophe de Tchernobyl.

Centrale nucléaire de Zwentendorf. Construite en 1977, elle est l'unique centrale autrichienne, mais n'a jamais été mise en service. En 1978, les autrichiens votent lors d'un référendum à 50,5% contre sa mise en service. Elle a coûté 380 millions d'euros.
Centrale nucléaire de Zwentendorf.

Prévu pour accueillir 20.000 touristes, le pharaonique centre de vacances KdF-Seebad Rügen en Allemagne, construit sous le régime nazi, a été interrompu par la Seconde guerre et jamais achevé. 

Le centre de vacances KdF-Seebad Rügen en Allemagne.
A une trentaine de kilomètres de Pékin, Wonderland devait être le plus grand parc d'attractions d'Asie sur une surface de 49 hectares, mais la construction a été stoppée en 1998 suite à des problèmes financiers. Le parc a été rasé en 2013 © Catherine Hyland
Feu le parc de Wonderland en Chine © Catherine Hyland

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