lundi 31 décembre 2012

Un nouveau Massi pour la Centrafrique ?

Lionel Bonaventure / AFP

La rébellion centrafricaine Sékéla, coalition de plusieurs mouvements dont on ne sait encore que peu de choses, si ce n'est qu'elle est caricaturé comme majoritairement issue du Nord du pays et composée de musulmans, est en passe de prendre Bangui seulement 10 jours après son apparition.

Depuis deux jours, on connait toutefois son "porte-parole et coordinateur international". Eric Neris-Massi, un nom que connaissent bien les centrafricains, puisqu'il s'agit du beau-fils de Charles Massi, ex-Ministre des Ressources Énergétiques et Minérales de Patassé entre 1993 et 1996 puis de l'Agriculture et de l'Élevage en 1997 sous Bozizé, passé dans l'opposition et disparu mystérieusement en 2010, vraisemblablement tué après avoir été remis par le Tchad aux autorités centrafricaines.
Présenté comme "féru d’informatique et de réseaux sociaux", jeune et élégant, Eric Neris-Massi maîtrise le langage diplomatique.
Secrétaire général du Fodem-France (Forum démocratique pour la modernité) mouvement fondé par son beau-père, il entretient des contacts avec la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), l'une des deux principales organisations de la Sékéla avec l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) dont le leader Michel Am Nondroko Djotodia, ancien fonctionnaire du ministère du Plan, puis des Affaires étrangères, et ex-consul à Nyala, capitale du Sud-Darfour au Soudan, à pris la tête de la coalition.

Ne cessant de réclamer le secours de la France, le clan Bozizé accuse Eric Neris-Massi d'être responsable d'une poussée de sentiment anti-français. Paradoxe pour celui qui vie à Paris et se voit reprocher d'être "pour la population centrafricaine, un Français [qui] se mêle de l'affaire d'un pays qui ne le regarde pas" par José Binoua, Ministre de l'Administration territoriale (lui même franco-centrafricain).
Pendant ce temps, à l'aise devant les caméras, Eric Neris-Massi dénonce "une armée [centrafricaine] démotivée", une "population en danger", les "hommes de Bozizé [qui] distribuent des machettes et des kalachnikovs à ses partisans civils" et promet "un gouvernement d'union nationale chargé d'organiser des élections générales". Vœu pieu.

Plus ?
- Reportage vidéo de FranceTvInfo sur la situation en Centrafrique et interview de Eric Neris-Massi.
- Article de Francis Kpatindé pour RFI sur la Sékéla - 30/12/12

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