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Un mariage nigérian qui met la barre haute © Kele Akanno photography |
Un récent article du magazine Jeune Afrique ("Bling-bling : mariage fastueux, mariage malheureux...") mettait en exergue les mariages fastueux et dispendieux prisés par les classes populaires ivoiriennes.
Paradoxalement, il s'avère que celles et ceux qui éprouvent le plus de difficultés financières n'hésitent pas à se serrer encore un peu plus la ceinture pendant des années afin d'organiser une cérémonie la plus somptuaire, la plus coûteuse et la plus "m'as-tu vu" possible.
Bien sûr la Côte-d'Ivoire n'est pas une exception, au contraire. Un ami nigérien, avec qui je discutais de ce sujet, se désolait d'ailleurs de cette coutume dans son pays, le plus pauvre du monde.
"Comment peut-on espérer qu'un jour mon pays se développe avec de pareils mentalités, quand il est admis, pour ne pas dire imposé par l'ensemble de la population qu'un mariage doit être un étalage de richesse, surtout lorsqu'on n'en a pas."
Paradoxe dans un pays musulman à 95% où l'on loue plus généralement l'humilité et la sobriété à la vanité et à l'étalage de sa "fortune".
Faut-il y voir un des travers de notre société de consommation, celui qui vante la jouissance immédiate de la fourmi plutôt que les efforts et la patience de la cigale.
Quoi qu'il en soit, ce serait une grosse erreur que de penser qu'il ne s'agit d'une vision propre qu'aux africains. Il suffit pour se convaincre du contraire de regarder le reportage de 66 minutes, diffusé sur M6, consacré à "Mariages au Liban : la course au bling-bling" ou d'assister aux mariages célébrés dans les quartiers populaires en France pour voir les mêmes cérémonies dispendieuses et "tape à l'œil".
Il ne s'agit pas de discuter du droit à chacun de profiter du plus beau jour de sa vie mais de s'interroger sur une coutume devenue une obligation sociale sujette de surcroît à inflation, ou chacun joue la surenchère, quitte à faire tous les sacrifices pourvu que la photo soit belle.
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