Si l’émergence d’une tripolarisation de la vie politique française autour d’un bloc centriste, d’une droite et d’une gauche radicales, a été manifeste lors de l’élection présidentielle, la recherche de rassemblements à tout prix à l’œuvre à gauche et à droite pose la question de la réduction de l’offre politique pour les électeurs.
Faut-il se réjouir d’une recherche de rassemblement et la fin des divisions ou au contraire regretter une tendance à l’effacement de la diversité des courants politiques ?
Alors que les principaux partis de
gauche terminent de s’accorder autour d’une providentielle « Nouvelle Union Populaire
Ecologiste et Sociale », d’un programme et d’une répartition des circonscriptions,
avant que la droite finisse peut-être par leur emboiter le pas en ouvrant des
discussions entre ses différentes composantes, on constate déjà que se profile
des élections législatives avec un choix réduit pour les électeurs.
Peut-être regretterons-nous bientôt l’époque où les candidatures
étaient multiples et les électeurs disposaient d’un large éventail politique,
si nous finissons progressivement par adopter un système à l’américaine où ne subsistent
aux élections qu’un choix réduit à deux ou trois candidats.
Mélanger des partis et des personnes
qui ont de très nombreux désaccords c’est aussi prendre le risque de créer un
gloubiboulga qui efface les nuances et créé plus de problèmes qui n’en résout.
C’est également parfois quand cela se fait dans le cadre d’une période pré-électorale,
juste repousser les mésententes au lendemain de l’élection.
Comment peut-on imaginer que des années de divisions et de désaccords puissent
se régler en quelques heures dans le cadre d’une négociation tendue autour du partage
de circonscriptions ?
En outre, voir des états-majors parisiens de partis politiques préparer les élections législatives c'est toujours craindre des accords passés à huis clos, sans associer les territoires et donc générateurs d’incompréhensions et de rejets. Ces négociations laissent craindre notamment les parachutages de candidats hors sols. Une pratique courante qui n’est pas nouvelle certes mais qui se solde rarement par une victoire. Il est important que les citoyens soient représentés par celles et ceux qui vivent et habitent le même territoire qu'eux.
Parachuter des candidats inconnus
et sans attaches locales est souvent le meilleur moyen d'éloigner et déconnecter encore les
citoyens de leurs parlementaires.
Quand un mariage se fait sans passion ou pire, par contraint, il est rare qu’il dure bien longtemps et finisse heureux.
L’union doit toujours se faire autour de valeurs communes,
autour d’une volonté et pas autour d’accords techniques politiciens pour
préserver l’existence et les financements de partis politiques. Les
négociateurs des différents partis étant souvent les premiers bénéficiaires directs.
Seule l'avenir nous dira si l’union LFI-PS-PC-EELV se terminera par « Quatre mariages et un enterrement », par celui de la gauche
en l’occurrence ou alors par "Quatre mariages pour une lune de miel."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire